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Les investisseuses ouvrent la voie : Ingrid Macintosh
Ingrid Macintosh, vice-présidente, Gestion de patrimoine, Gestion de placements TD, se demande : Les femmes sont plus éduquées que les hommes, alors pourquoi est-ce qu'elles n'investissent pas plus qu'eux?
La carrière d'Ingrid Macintosh dans le secteur des placements lui confère une position privilégiée pour observer les différences entre les hommes et les femmes dans leur approche de constitution de patrimoine, et ce qu'elle a remarqué est surprenant : Bien que les femmes représentent près de 50 % de la main-d'œuvre, les statistiques indiquent qu'elles sont moins riches à la retraite que les hommes. Cette constatation a amené Ingrid Macintosh à se demander ce qui doit changer.
Cette cadre supérieure et mère de quatre enfants établie à Toronto estime que le manque de littératie financière a une incidence importante sur la capacité d'une femme à se sentir vraiment en confiance vis-à-vis de ses décisions financières. Elle a expliqué à Susan Prince, éditrice de ParlonsArgent express, les raisons pour lesquelles la littératie financière est si importante et les obstacles que les femmes peuvent surmonter pour être mieux préparées financièrement. La conversation a débuté par une analyse de quelques mythes qui empêchent les femmes de progresser.
"Les gens passent plus de temps à planifier des vacances qu'à élaborer leur plan financier ou à épargner." – Ingrid Macintosh
Q : Vous avez dit qu'il y a trois mythes liés à l'argent qui freinent les femmes : le manque de temps, le manque de connaissances et le manque d'argent pour commencer à se constituer un patrimoine. Pourquoi est-ce que ces mythes perdurent?
Ingrid Macintosh : Tout d'abord, le concept de manque de temps, quand on pense à son parcours professionnel en tant que femme, concorde très souvent avec les premières années de sa carrière, au moment où on commence à avoir un revenu disponible qui pourrait être utilisé pour investir.
Il y a beaucoup d'autres choses qui se passent dans la vie des femmes. Elles viennent peut-être de s'engager dans une relation ou de se marier, ou elles sont peut-être en train de fonder une famille. Donc ce mythe du temps se résume à : « Je n'ai pas assez de temps à y consacrer. » Les gens passent plus de temps à planifier des vacances qu'à élaborer leur plan financier ou à épargner. Mais si vous êtes trop distraite pour vous y prendre suffisamment tôt, ce n'est pas un projet qui se reporte juste d'une année. Vous renoncez à faire fructifier cet argent et aux intérêts composés qu'il peut générer au fil du temps.
Q : À votre avis, en quoi le fait de détruire ces mythes peut-il améliorer la littératie financière?
Ingrid Macintosh : Quand je pense à la littératie financière, je pense littéralement à renforcer ce muscle chez les femmes. Cela permet de comprendre qu'une décision financière n'est pas qu'un choix d'épargne et de placement, mais aussi un choix de dépenses.
Voici un exemple : Si j'achète des bottes à 300 $, je vais me sentir fabuleuse le samedi, puis elles iront dans mon placard et je regretterai peut-être de les avoir achetées. Si, au lieu de cela, j'économise ces 300 $, dans 20 ans, cela pourrait représenter 1 000 $ dans mon compte de placement. C'est ce que j'entends par littératie financière; aider les gens à comprendre que de petites décisions financières peuvent faire une énorme différence sur le long terme.
Une partie de la littératie financière consiste à développer les notions de calcul, n'est-ce pas? Il s'agit de comprendre l'incidence et les conséquences des décisions financières, aussi bien actives que passives. Que représente le fait d'investir ne serait-ce qu'un petit montant et de le voir croître mois après mois, au fil du temps? Mais aussi, quelle est l'incidence de ne pas épargner chaque mois?
Q : Croyez-vous qu'il y a un manque de connaissances?
Ingrid Macintosh : Le mythe du manque de connaissances peut être dévastateur à plusieurs égards. Une femme peut estimer qu'elle n'en sait pas assez. Vous savez, nous n'aimons pas faire de vagues. Nous n'aimons pas poser beaucoup de questions. Nous n'aimons pas exposer nos lacunes.
Ce manque de confiance peut conduire à un manque d'action. Cela rejoint le point de départ, soit ne pas mettre le temps à profit et faire fructifier l'argent.
Le troisième mythe est le suivant : pas assez d'argent pour se lancer. De nombreuses femmes peuvent penser qu'elles n'ont pas assez d'argent pour faire bouger les choses. Chaque fois que nous pouvons aider les gens à comprendre que de petits gestes se transforment en un plus grand succès au fil du temps, et notamment l'importance de se lancer, c'est incroyablement puissant.
Q : Selon vous, quelles sont les trois attitudes que tout nouvel investisseur devrait adopter?
Ingrid Macintosh : Je crois que tout investisseur doit comprendre les types de comptes, comme le pouvoir d'un régime enregistré d'épargne-retraite (REER) et d'un compte d'épargne libre d'impôt (CELI), et la manière dont ils cadrent avec sa situation financière personnelle pour maximiser la croissance de son argent.
Je pense qu'il est important de comprendre aussi le concept d'horizon de placement et de risque. Comprendre que le risque à court terme et le risque à long terme sont des choses très différentes.
Puis, je dirais qu'il faut comprendre la valeur du temps et de l'intérêt composé. Plus tôt vous commencez – quel que soit le montant que vous avez –, plus vous avez de chances d'atteindre vos objectifs financiers.
Ce sont tous des accélérateurs. L'intérêt composé est un accélérateur. Les REER et les CELI sont des accélérateurs. Et comprendre votre tolérance au risque et vous assurer d'être à l'aise avec le fait de prendre le risque approprié peut être un accélérateur de la croissance de votre portefeuille.
Q : Voici une excellente citation : "Les femmes s'éduquent davantage, gagnent plus et vivent plus longtemps que les hommes." Que vous inspire cette citation?
Ingrid Macintosh : Cette citation peut faire peur, mais j'espère qu'elle contribuera à créer l'état d'esprit nécessaire à l'autonomisation des femmes et les incitera à ouvrir la voie de leur propre réussite. Lorsque je tape du poing sur la table afin de souligner l'importance pour les banques comme la TD de mettre l'accent sur les femmes, le message que je veux passer est que les femmes atteignent désormais des niveaux d'éducation plus élevés que les hommes. Il y a 30 ans, 15 % d'entre nous avaient un diplôme. Aujourd'hui, les femmes détiennent 56 % des diplômes de premier cycle. Les femmes devraient se sentir plus fortes. Cela veut dire que notre courbe de rémunération est en train de monter. Nous n'en sommes pas encore là, mais à plus long terme, les personnes qui gagneront le plus seront probablement des femmes.
Et nous gagnons actuellement plus d'argent. Les femmes n'ont pas encore la parité salariale, mais nous y arrivons. De plus, les femmes vivent plus longtemps que les hommes. Ainsi, qu'une femme soit actuellement ou non dans une relation au sein de laquelle il y a un partage financier avec un homme, le portefeuille de patrimoine, où se trouve l'argent, sera probablement un jour entre ses mains.
Q : Vous dites que les femmes doivent être prêtes à prendre les rênes financières.
Ingrid Macintosh: Oui. Si vous n'avez pas pris le contrôle aujourd'hui, vous serez un jour ou l'autre responsable des décisions financières de votre couple. D'ici 2030, on s'attend à ce que la part du patrimoine financier canadien contrôlée par les femmes passe de 39 % à la fin de 2020 à 47 %. Donc, même si vous n'avez pas eu à le faire avant, vous allez devoir être en charge. Développez votre confiance maintenant, car si vous ne le faites pas, vous ne serez pas en bonne position.
C'est mon cri de ralliement aux femmes.
Q : Vous participez activement au programme Gestion de patrimoine TD pour les femmes. Quels sont vos objectifs en ce qui concerne cette initiative?
Ingrid Macintosh : Nous nous concentrons sur l'influence de la littératie financière sur les femmes. Soutenir les femmes pour les aider à surmonter les préjugés qu'elles peuvent avoir sur le fait qu'elles ne sont pas « douées pour l'argent ». Quand on pense aux événements de la vie, nous aimerions toutes croire que, si le mariage est notre voie, nous nous marierons et nous prendrons des décisions fondées sur une hypothèse d'éternité. Mais cela ne se produit pas toujours, soit parce qu'on divorce ou qu'on devient veuve. Je veux donc vraiment que les femmes aient leur propre voix, quelle que soit la santé de leurs relations.
À TD, nous pensons que les outils permettant de créer de la richesse doivent être accessibles et disponibles. Sur le site Web de Gestion de patrimoine TD pour les femmes, nous mettons à disposition une variété d'outils et de ressources en un seul endroit, ainsi que les options que les femmes peuvent prendre en considération pour établir un plan d'investissement.
Si vous souhaitez commencer à investir par vous-même, Placements directs TD offre des ressources pour vous aider à acquérir de la confiance et à gérer vos placements. Visitez notre centre de ressources pour les nouveaux investisseurs pour apprendre comment vous pouvez investir pour vous-même, et non par vous-même. Vous pouvez en apprendre plus sur notre vaste gamme de ressources éducatives ici, ou accéder aux données, contenus et rapports sur le marché ici.
Cette entrevue a été modifiée pour des raisons de longueur et de clarté.
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