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ANNONCEUR : Gestion de Placements TD vous souhaite la bienvenue au balado de cette semaine. On vous rappelle que les balados ne peuvent pas être distribués sans le consentement préalable de Gestion de Placements TD.
INGRID MACINTOSH : Bonjour et bienvenue à la première édition du balado TDAM Talks de 2023. Comme toujours, notre première discussion de 2023 est notre prévision pour l’année à venir. Je m’appelle Ingrid Macintosh. Je suis l’animatrice de TDAM Talks et David Sykes m’accompagne aujourd’hui. David est chef des placements à Gestion de Placements TD, GPTD.
Welcome, David.
DAVID SYKES : Merci, Ingrid, ça fait plaisir d’être ici aujourd’hui.
INGRID MACINTOSH : Alors aujourd’hui, on va discuter avec David de ses conseils pour l’année 2023, de ce à quoi on peut s’attendre des marchés et de comment on va se positionner pour nos investisseurs. David, la question suivante s’adresse à vous et au risque de revenir au début de 2022 et de demander aux gens de faire des pronostics.
Que peut-on attendre des marchés pour l’année 2023?
DAVID SYKES : C’est toujours une question difficile. La difficulté, comme Yogi Berra l’a dit, c’est de faire des prévisions pour l’avenir. Mais on va essayer. Je pense qu’il est très important de mettre les choses en contexte. L’an dernier, en 2022, on a vraiment vécu l’inflation et les taux d’intérêt.
Pour mettre les choses en contexte, il y a environ un an, tant au Canada qu’aux États-Unis, les taux d’intérêt à court terme et les taux de financement à un jour étaient pratiquement à zéro. Puis, 12 mois plus tard, la Banque du Canada en était à 4,25 % et la Banque centrale des États-Unis, la Réserve fédérale américaine, en était à 4,5 %, qui sont des hausses massives des taux d’intérêt à court terme.
Si on regarde l’extrémité la plus longue de la courbe, les taux étaient d’environ 150 points de base dans chaque pays au début de l’année et se sont terminés, aux États-Unis, autour de 360, 370 et au Canada à près de 300. Encore une fois, les taux d’intérêt ont énormément augmenté. Et je pense que ce à quoi on doit réfléchir longuement et sérieusement concernant l’année 2023, c’est que ces taux vont entrer en vigueur, mais avec un décalage.
Ça va prendre un certain temps. On va voir les effets de cette hausse dans l’économie, dans le système, qu’il s’agisse du financement des consommateurs pour les prêts hypothécaires, dont tout le monde parle, des investissements des entreprises, de la confiance ou des fluctuations du dollar américain, surtout sur une base pondérée en fonction des échanges. Les conditions financières vont être plus difficiles. En ce qui concerne l’année 2023 et les 12 ou 18 prochains mois, je pense qu’on a confiance dans les placements et dans notre processus.
Je dirais qu’on est légèrement prudents pour l’année à venir.
INGRID MACINTOSH : On va aller peu plus loin sur ce sujet. On en est maintenant au stade où les investisseurs ont connu une année très difficile où, avec l’augmentation des taux, les titres à revenu fixe ou les marchés boursiers ont enregistré des rendements négatifs. À l’avenir, qu’est-ce qu’on peut prévoir en termes de marché et de reprise? Croyez-vous que les prix sont déjà pleinement établis dans un scénario de récession?
DAVID SYKES : Je ne pense pas que les prix sont déjà pleinement établis pour un scénario de récession pour le moment. Je pense que si on regarde le marché des titres à revenu fixe, les projections indiquent que les taux vont augmenter un peu plus au premier semestre de 2023, puis que les banques centrales vont réduire leurs taux. Je pense que c’est peut-être un peu optimiste.
Je pense que ce qu’on va voir, c’est que les taux d’intérêt vont augmenter un peu, puis rester plus élevés un peu plus longtemps que ce que les gens prévoient. Je ne pense pas qu’on puisse s’attendre à des baisses de taux en 2023. Évidemment, ça va avoir des répercussions évidentes sur l’économie et les bénéfices des sociétés. De mon point de vue, je dirais qu’on a pas pleinement établi les prix dans un scénario de récession, compte tenu de la situation actuelle des marchés.
INGRID MACINTOSH : Qu’est-ce que ça signifie pour vos perspectives en matière de bénéfices?
DAVID SYKES : Si on regarde le consensus pour 2023, et si on se concentre un instant sur le marché boursier, la croissance des bénéfices pour 2023, d’une année à l’autre, devrait être d’environ 6 % à la hausse. L’un des problèmes, c’est que la croissance sur 12 mois au cours des deux premiers trimestres de l’année va être nulle ou légèrement négative, ce qui veut dire que le marché s’attend à un rebond assez important des bénéfices des sociétés au deuxième semestre de 2023.
Je pense que ça va être optimiste. Si on regarde les commentaires précédents sur la hausse des taux d’intérêt et le ralentissement de l’économie, ça nous semble être une tâche un peu difficile. Alors je pense qu’on va assister à des révisions à la baisse des bénéfices tout au long de 2023, ce qui va vraiment exercer des pressions sur la prime de risque des actions. Je pense que ça va se révéler être un environnement beaucoup plus difficile que celui auquel on a été habitués au cours de la dernière décennie.
INGRID MACINTOSH : Je pense que l’une des choses que personne n’aurait pu prévoir au début de 2022, c’est le risque géopolitique. Quelles répercussions est-ce que ça va avoir sur nous à l’échelle mondiale, selon vous, et sur ce qui nous attend au cours des 12 prochains mois?
DAVID SYKES : Il y avait un certain nombre de conséquences. Je pense que l’une d’elles était assez évidente, c’est-à-dire qu’on venait tout juste de commencer à reprendre notre élan à la suite de la COVID-19 à l’échelle mondiale. On commençait à rouvrir, et les chaînes d’approvisionnement commençaient à s’améliorer. Et puis, bien sûr, il y a eu l’horrible invasion de la Russie en Ukraine.
Ça a vraiment augmenté les prix de divers produits de base, de l’énergie et des aliments. On fait toujours face à une situation très difficile par rapport à ça. Mais un autre événement géopolitique qui se produit est l’augmentation des tensions entre les États-Unis et la Chine. Et ça a des répercussions assez importantes sur la production de puces à semi-conducteurs et sur les règles d’importation et d’exportation.
Je pense qu’une conséquence plus large qu’on doit explorer un peu plus, c’est cette idée du retour de la production en Amérique du Nord, à l’extérieur de la Chine. Et ça n’a pas de conséquences sur l’inflation. Ça a des conséquences sur la chaîne d’approvisionnement. Ce sont les deux conséquences plus évidentes, mais d’autres vont se révéler avec le temps.
Le problème, c’est qu’on ne peut pas toujours tout prévoir. Et d’autres conséquences vont finir par se faire ressentir, mais ce sont les deux auxquelles on a commencé à réfléchir.
INGRID MACINTOSH : J’aimerais parler un peu plus de la question de l’inflation. Au début de l’année, pendant qu’on traversait la crise de la COVID-19, on parlait d’inflation structurelle. Puis, comme vous l’avez dit, il y a eu la guerre en Ukraine, qui a changé certaines chaînes d’approvisionnement et qui a créé un niveau d’inflation plus élevé.
Vous avez déjà abordé le sujet, mais pourriez-vous nous en dire un peu plus sur les répercussions que l’inflation pourrait avoir sur certains secteurs de l’économie?
DAVID SYKES : Oui, c’est un sujet très important. Dans mon esprit et dans l’esprit de la plupart des gens, l’inflation est composée de deux éléments. Il y a l’inflation dans les biens et il y a l’inflation dans les services. Si on pense à la pandémie et au confinement, les gens commandaient beaucoup de biens en ligne, on a vraiment constaté une augmentation spectaculaire des prix des biens partout dans le monde.
Maintenant, on fait face à la situation inverse. C’est intéressant. Avant le début de la COVID-19, si on voulait envoyer des biens de Shanghai à Los Angeles, on utilisait un conteneur pour le faire et le prix était d’environ 2 000 $ par conteneur. Eh bien, au plus fort de la COVID-19, les frais d’expédition et de transport ont tellement augmenté que le prix d’un conteneur était d’environ 10 000 $.
Aujourd’hui, maintenant que les chaînes d’approvisionnement ont recommencé à se normaliser, le prix d’un conteneur est revenu à 2 000 $. Tout ça pour dire que les prix des biens baissent. On observe une baisse dans ce domaine. On commence à le voir avec les vêtements. On commence vraiment à le voir avec les appareils électroniques grand public. On l’a vu avec les voitures et les pièces automobiles d’occasion.
Et le fait est que, si vous êtes un détaillant dont les prix sont en baisse et dont les stocks sont importants, ce n’est probablement pas une situation idéale pour vous. En revanche, du côté des services, on observe une inflation assez importante. Et quand je parle de services, je veux dire les salaires.
On constate des augmentations assez constantes à cet égard. Des choses comme les hôtels et les billets d’avion vont générer des bénéfices assez importants, selon nous. La hausse des taux va aussi vraiment aider le secteur des services financiers. Ça ne va pas aider toutes les banques et toutes les sociétés de services financiers dans la même mesure, mais il va y avoir de très nombreux gagnants dans le secteur des services financiers en raison de la hausse des taux.
On pense que c’est aussi un endroit où il faut être positionné.
INGRID MACINTOSH : Quand on parle d’inflation, on parle de récessions. L’une des caractéristiques d’une récession, c’est la perte d’emplois. Mais est-ce qu’on peut aussi parler du contexte de l’emploi et, en fait, de l’inflation des salaires?
DAVID SYKES : Oui. Alors, Ingrid, je pense que c’est la question la plus importante. Et c’est ce qu’on doit comprendre pour vraiment pousser la réflexion dans cette période très inhabituelle, et je vais essayer de vous donner des chiffres pour clarifier les choses. Une des choses qui ont été incroyablement stables, c’est le marché de l’emploi. En ce moment, le taux de chômage aux États-Unis est de 3,7 %, et de 5,1 % au Canada.
Historiquement, c’est un taux de chômage incroyablement bas. Alors, quand les entreprises cherchent des travailleurs, l’un des problèmes en ce moment, c’est que si on regarde les possibilités d’emploi aux États-Unis, et ce sont des chiffres approximatifs, mais il y a un rapport appelé JOLTS qui examine les possibilités d’emploi en ce moment aux États-Unis, et il y a environ 10 millions d’emplois pour des entreprises à la recherche de travailleurs.
Si on regarde le marché du travail, le nombre de personnes sans emploi dans la population active est d’environ 6 millions. Il y a donc une énorme différence entre 10 millions d’emplois et les 6 millions de personnes sans emploi sur le marché du travail. Ça nous donne un ratio d’environ 1,7. Ça signifie que les travailleurs ont le choix.
Ils ont un certain pouvoir dans ce qu’ils décident de faire en ce qui concerne l’emploi qu’ils choisissent. Historiquement, pour mettre les choses en contexte, ce ratio de 1,7 serait bien inférieur à 1. Très souvent, il y a plus de chômeurs sur le marché du travail qu’il n’y a d’emplois. Ça a vraiment modifié l’équilibre des forces en faveur des travailleurs.
Ça veut dire que les augmentations de salaire sont de 5 % et de 6 %, et c’est la grande majorité de l’inflation. Les banques centrales, la Banque du Canada, la Réserve fédérale américaine et les banques centrales mondiales ont été très claires à ce sujet, et c’est une triste nouvelle pour la main-d’œuvre, car on doit ralentir le rythme d’augmentation des salaires.
Si on ne ralentit pas ce rythme, les taux vont augmenter considérablement. Mais comme je l’ai mentionné plus tôt, je pense qu’on est en bonne voie de voir cette tendance diminuer, mais ça va prendre un peu de temps.
INGRID MACINTOSH : C’est un peu là où on en est arrivés en 2022, une année difficile avec des rendements négatifs des titres à revenu fixe et des actions. Et quand on se tourne vers l’avenir, j’entends dire que les taux vont peut-être augmenter légèrement, mais qu’on va peut-être obtenir un meilleur rendement des obligations à coupons.
Et on ne peut pas s’attendre à des perspectives très optimistes pour les actions à partir de là. Quelles autres catégories d’actif ou quels autres outils examinez-vous? Je sais qu’à GPTD, on inclut les actifs alternatifs dans notre trousse d’outils. Pouvez-vous nous parler un peu de ce contexte et de la façon dont on examine ces types de catégories d’actif?
DAVID SYKES : Oui. Il s’agit d’une nouvelle capacité pour nous au cours des trois ou quatre dernières années. L’ajout de placements alternatifs à notre gamme de produits a été formidable en ce qui concerne la courbe risque-rendement. Les caractéristiques de risque et de rendement des placements alternatifs sont énormes. Et parce qu’on a ces capacités à l’interne au sein de l’équipe de placement de GPTD, ça signifie qu’on peut concevoir des solutions qui accordent une pondération significative aux placements alternatifs. Et par placements alternatifs...
... on parle bien sûr de l’immobilier, qu’il s’agisse de l’immobilier canadien ou mondial, d’infrastructures mondiales ou de prêts hypothécaires privés. Ce sont des outils incroyablement importants pour nous, parce qu’ils offrent des taux élevés, une grande diversification et une volatilité relativement faible. Et comme on les a maintenant à l’interne, c’est une capacité qui nous permet d’ajouter d’excellentes solutions du point de vue des actifs en général.
INGRID MACINTOSH : Et en ce moment, les rendements des actions et des titres à revenu fixe ne sont pas prévisibles, même s’ils sont plus élevés. On a donc réduit cette pénalité pour les épargnants, en ce qui concerne les titres à revenu fixe. Mais les placements alternatifs vous donnent ce rendement additionnel non corrélé, jour après jour.
DAVID SYKES : Oui, c’est tout à fait exact. Encore une fois, du point de vue de la courbe risque-rendement, c’est très important, selon moi, d’avoir une bonne pondération pour les placements alternatifs. Et je ne serais pas trop pessimiste à l’égard des actions non plus. On n’a pas beaucoup parlé de la confiance à l’égard des actions. Au milieu de 2022, les gens étaient très pessimistes à l’égard des actions.
Et je dirais qu’à la fin de 2022, les gens n’étaient pas aussi pessimistes, mais c’était encore bien présent. Si on arrive à traverser la première moitié de 2023, on va voir des révisions à la baisse des bénéfices et des taux plus élevés. Mais si on en vient à ce virage incertain de la Réserve fédérale américaine ou de la Banque du Canada, et je pense que la Banque du Canada y a un peu plus fait allusion que la Réserve fédérale américaine,
car Tiff Macklem a été très clair dans certains articles de presse qu’il se rapproche de la fin. Il n’a pas vu la nature transitoire. Il s’est inquiété de l’inflation un peu trop tard. Si on commence à voir le rythme de la hausse des taux ralentir, on pourrait se retrouver avec une fluctuation spectaculaire des actions au deuxième semestre de 2023, mais il faudra voir comment tout ça va se dérouler.
INGRID MACINTOSH : Je pense que c’est un sujet important. On va en parler un peu plus. On en discute selon votre point de vue concernant le marché boursier en tant que chef des placements, et on va aborder dans un moment la façon dont les gens gèrent leur propre argent. Mais tout d’abord, un des thèmes qui a vraiment pris de l’importance au cours de 2022 et au cours des deux dernières années est celui des facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance, ou ESG, et de la façon dont on les applique à notre réflexion sur les placements.
INGRID MACINTOSH : Pouvez-vous nous en parler un peu, du point de vue de GPTD?
DAVID SYKES : Oui. Les facteurs ESG sont donc quelque chose qu’on considère depuis très longtemps. On a signé les Principes pour l’investissement responsable des Nations Unies en 2004. Je pense que, de notre point de vue, les facteurs ESG ont toujours fait partie de ce qu’on fait ici et on utilise une approche à trois volets. La première approche qu’on utilise à l’égard des facteurs ESG est une approche inclusive.
Ce que je veux dire par là, c’est qu’on est bien conscients de tous les enjeux ESG qui touchent les sociétés et les secteurs, mais qu’on veut discuter de ces enjeux avec nos sociétés. On ne va pas procéder à l’exclusion, parce qu’on a une participation dans de nombreuses sociétés. On peut plutôt avoir des conversations significatives avec les équipes de la haute direction et les conseils d’administration pour régler les problèmes non seulement environnementaux et sociaux, mais aussi de gouvernance.
On couvre donc les trois piliers. La deuxième approche avec laquelle on aborde les facteurs ESG est axée sur notre vote. Si on a une participation, on a un droit de vote par procuration. On est donc très diligents dans la façon dont on vote et dont on réfléchit à ces questions. Encore une fois, on communique avec les sociétés et on leur présente ce qu’on considère comme des risques et des occasions.
Finalement, notre troisième pilier des facteurs ESG repose sur notre leadership éclairé. On veut s’assurer d’éduquer notre clientèle, de se renseigner sur les principaux problèmes, les occasions et les risques potentiels. On a donc publié beaucoup de matériel de réflexion tout au long de l’année. Avec ces trois piliers, soit l’engagement, le vote par procuration et le leadership éclairé, on peut intégrer les facteurs ESG dans tout ce qu’on fait.
INGRID MACINTOSH : C’est une excellente façon de résumer les choses, parce que je pense que ça signifie tellement de choses différentes pour différents gestionnaires d’actifs. C’est vraiment très utile. Encore une fois, après une année comme 2022, alors que les gens commencent la nouvelle année, ils regardent peut-être leurs relevés de placement et voient beaucoup de rouge. L’une des choses dont on parle souvent, c’est qu’on s’inquiète pour le seuil de tolérance des investisseurs individuels et qu’ils se retirent du marché, dans un contexte où les taux des CPG sont passés d’un niveau négligeable à un niveau qu’on n’avait pas vu depuis presque 15 ans.
Est-ce qu’on peut qualifier ça de risque? N’est-ce pas? Quel est le risque pour quelqu’un qui détient des CPG maintenant ou des liquidités en attendant le bon moment pour retourner sur les marchés?
DAVID SYKES : De mon point de vue, ce serait une erreur de ma part de suggérer que les CPG n’ont pas leur place si vous savez que vous avez un achat important ou un événement de vie important au cours des deux, trois, quatre ou six prochains mois, car les CPG pourraient alors être tout à fait appropriés. Mais si vous détenez un CPG parce que vous craignez un résultat potentiel, des événements géopolitiques, le rendement d’une société, vous devez vraiment réfléchir à la nature à long terme de ce que vous essayez de faire.
On veut que l’argent s’accumule au fil du temps et on n’investit pas pendant deux mois, trois mois, six mois ou un an. Notre horizon de placement est de 3, 5, 7, 10 ou 20 ans. Ceux qui ne sont pas prêts à participer à la hausse ne vont pas en récolter les fruits. Je n’irai pas jusqu’à dire que les CPG ne sont pas nécessaires ou qu’ils sont une mauvaise chose.
Mais si vous investissez à long terme, comme pour des études postsecondaires ou la retraite, je pense que vous n’allez pas vous rendre service avec les CPG, parce que vous ne pouvez pas anticiper efficacement le marché. Et je pense que c’est souvent une réaction de peur. Les gens sont un peu inquiets. Ils ne savent pas quoi faire.
Alors ils choisissent automatiquement la sécurité. Mais je peux vous dire, en tant que personne qui fait ça depuis longtemps, que lorsque vous sentez le plus inconfortable, c’est là où il ne faut pas choisir la sécurité et où il faut investir.
INGRID MACINTOSH : Et certaines des meilleures périodes que nous avons vues sur les marchés sont survenues après les plus grands creux. Si on manque certaines de ces périodes à long terme, et je pense que même maintenant, quand on regarde le profil d’échéance des coupons des titres à revenu fixe, les profils de rendement sont encore plus intéressants pour l’un de nos placements les plus sûrs. Qu’en est-il des autres risques?
Pour conclure cette discussion, quels sont les risques dont personne ne parle, d’après vous? En tant que chef des placements d’une entreprise qui gère plus de 450 milliards de dollars, qu’est-ce qui vous empêche parfois de dormir?
DAVID SYKES : Je pense que le plus important, c’est que si on regarde les cycles de hausse précédents, et encore une fois, ce n’est pas seulement la Banque du Canada, ce n’est pas seulement la Réserve fédérale américaine, c’est un phénomène mondial, si on regarde les banques centrales partout dans le monde, qu’il s’agisse de la Banque centrale européenne, de la banque centrale de Norvège, de la Banque de réserve d’Australie, de la Nouvelle-Zélande, du Mexique, la hausse des taux d’intérêt est un phénomène mondial.
Dans tous les cycles passés, chaque fois que les taux ont augmenté et qu’on a vécu une récession, il y a eu un certain type de crise financière. Il va y avoir un événement qui va se produire, il va y avoir du stress et des tensions, et personne ne sait ce que c’est. Et c’est toujours ce qui m’inquiète, parce que quelque chose va arriver et le problème va être ce qu’il est, où il se trouve.
Mais c’est surtout ça qui m’empêche de dormir. Je ne prétends pas savoir de quoi il s’agit, mais dans tous les cycles précédents de hausse des taux, comme celui-ci, quand on entre en récession, une crise financière s’en vient. Je dirais une crise à petite échelle. Ce n’est pas que les marchés financiers vont arrêter de fonctionner, mais quelque chose va arriver qui va nous faire comprendre qu’il est temps d’arrêter.
Et maintenant, on peut commencer ce virage et ramener les taux à ce qu’ils étaient. Et ça va être le début des bons jours. Mais c’est là où on en est. C’est ce qui m’inquiète.
INGRID MACINTOSH : C’est ce point d’inflexion. On ne va pas terminer notre conversation en parlant de risque. On va parler de certaines des occasions dont personne ne parle. À quoi avez-vous le plus hâte?
DAVID SYKES : Je pense qu’en ce moment, tout le monde est sur la même longueur d’onde en ce qui concerne les révisions des bénéfices. Et je pense qu’on va probablement arriver à un point aux premier, deuxième et troisième trimestres où on va voir le creux des révisions. À ce moment-là, les gens vont se dire que la situation est plutôt sombre, qu’il y a toutes sortes de problèmes, mais c’est vraiment à ce moment-là qu’il faut profiter du long terme.
Je pense que c’est la situation actuelle avec les titres à revenu fixe. Je pense que les titres à revenu fixe représentent une surpondération maximale pour nous si on regarde l’année 2023 en entier. Comme vous l’avez mentionné, Ingrid, les coupons vont être très bons. Pensez à des taux de 4 à 5 %, ce qui, selon moi, sera un rendement intéressant et significatif. Mais pour ce qui est des actions, je pense qu’on doit surmonter un peu de difficultés au cours des trois ou six prochains mois, mais qu’il va y avoir un rebond.
Et du côté des placements alternatifs, encore une fois, il y a des occasions de placement incroyables à l’échelle mondiale, qu’il s’agisse de biens immobiliers industriels ou de projets d’infrastructure dans lesquels on a des investissements partout dans le monde, qui vont générer, selon nous, des rendements diversifiés à un chiffre élevés et qui vont vraiment aider le portefeuille. De ce point de vue, il y a beaucoup de choses à prendre en considération.
Et évidemment, je m’en préoccupe dans mon rôle.
INGRID MACINTOSH : Alors votre travail est d’être préoccupé.
DAVID SYKES : Oui, c’est ce que je fais. Mais je pense qu’on doit réaliser que c’est habituellement dans les moments où on ressent le plus d’inconfort possible qu’on peut saisir les meilleures occasions. Et je pense qu’on va les voir en 2023.
INGRID MACINTOSH : Je vais conclure, David, en disant que j’ai confiance que ces meilleurs jours sont à venir. Merci beaucoup de vous être joint à moi aujourd’hui. C’est très apprécié.
DAVID SYKES : Merci, Ingrid. Ce fut un plaisir d’être ici. Merci beaucoup. Et on verra ce que l’année 2023 nous réserve.
INGRID MACINTOSH : Super. Et pour ceux qui nous écoutent, vous trouverez sur le site de GPTD le bulletin Points de vue du Comité de répartition des actifs de Gestion de patrimoine récemment publié, ainsi que d’autres commentaires et articles de leadership éclairé. De plus, pour recevoir l’expertise et les mises à jour les plus récentes de GPTD, vous pouvez nous suivre sur Twitter, à TDAM_Canada et sur LinkedIn à TD Asset Management. Merci et bonne année.
Renseignements importants
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Certains énoncés de ce balado peuvent contenir des déclarations prospectives qui sont de nature prévisionnelle et qui peuvent comprendre des termes comme « prévoir », « s’attendre à », « compter », « croire », « estimer », ainsi que les formes négatives de ces termes. Les déclarations prospectives sont fondées sur des prévisions et des projections à propos de facteurs généraux futurs concernant l’économie, la politique et les marchés, comme les taux d’intérêt, les taux de change, les marchés boursiers et financiers, et le contexte économique général; on suppose que les lois et règlements applicables en matière de fiscalité ou autres ne feront l’objet d’aucune modification et qu’aucune catastrophe ne surviendra. Les prévisions et les projections à l’égard d’événements futurs sont, de par leur nature, assujetties à des risques et à des incertitudes que nul ne peut prévoir. Les prévisions et les projections pourraient s’avérer inexactes dans l’avenir. Les déclarations prospectives ne garantissent pas les résultats futurs. Les événements réels peuvent différer grandement de ceux qui sont exprimés ou sous-entendus dans les déclarations prospectives. De nombreux facteurs importants, y compris ceux énumérés plus haut, peuvent contribuer à ces écarts. Vous ne devriez pas vous fier aux déclarations prospectives.
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